Griffith Park : l’Observatoire et le Vieux Zoo (Los Angeles, CA)

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By Mummy B.

 

 

Voyager en famille est passionnant. C’est toujours un grand bonheur de se retrouver ensemble et de découvrir de nouveaux endroits, d’apercevoir l’étonnement ou l’émerveillement dans les yeux de son enfant, de le voir s’ouvrir à une autre culture, d’être sensible à des paysages encore inconnus jusque là ou de lui inculquer des notions de respect de la planète et de la vie sous toutes ces formes.

Notre Mimi aime partir à l’aventure. C’est toujours une fête lorsque nous lui annonçons un week-end ou un roadtrip à venir. Elle saute de joie à l’idée de dormir à l’hôtel ou sous une tente et elle nous inonde de questions sur les visites à venir.

Pour que ces départs soient toujours synonymes d’excitation et de curiosité, il nous semble primordial de trouver le bon équilibre entre nos attentes d’adultes, notre envie de s’appuyer sur ce voyage pour enrichir ses connaissances mais aussi le plaisir de lui concocter des moments divertissants. Nous avons de la chance, notre petite globe-trotteuse s’intéresse à tout. Et comme bon nombre d’enfants de son âge, elle nous pose beaucoup (vraiment beaucoup!) de questions. Nous ne comptons plus le nombre de « Pourquoi? » dans une journée! Alors retour sur notre voyage en Californie du Sud de début janvier 2016 pour se plonger dans deux visites qui lui ont particulièrement plu.

 

Après un superbe lever de soleil suivi d’une randonnée sur le Mount Hollywood, nous nous sommes redirigés vers le Griffith Observatory.

Entrée de l'Observatoire

 

Griffith Observatory

 

L’Observatoire, dont l’entrée est gratuite pour tous, présente de nombreuses expositions scientifiques.

Le bâtiment est vraiment très beau. De style art-déco, sa couleur blanche éclatante le rend très lumineux une fois le soleil bien levé et tranche avec les coupoles sombres qui le surplombent. On peut passer beaucoup de temps à observer les détails des façades et des portes avant même de s’intéresser à ce qui se passe à l’intérieur.

la façade du Griffith Observatory

Détails de la porte

 

Nous avions profité de la belle vue qu’offre l’Observatoire au lever du soleil, mais nous passons encore du temps à admirer la vue dégagée sur Los Angeles et sur le Hollywood Sign.

LA depuis le Griffith Observatory

Hollywood Sign

Skyline and sun

 

Depuis les toits, on peut aussi voir le téléscope de l’Observatoire. C’est très impressionnant, Mimi adore!

To Telescope

telescope de l'observatoire

le telescope

 

La foule est au rendez-vous, mais nous décidons malgré tout de rentrer pour voir ce que nous réserve les expositions de l’Observatoire. A peine la porte d’entrée passée, il suffit de lever les yeux pour savoir qu’un petit tour en ces murs vaut le détour.

Fresque au plafond de l'Observatoire

Autre vue de la fresque

 

Tout le long de la visite, nous découvrons des inventions fascinantes et des expositions intéressantes qui nous permettent d’aborder avec Mimi des sujets qui lui sont chers, notamment en tant que petite expatriée, comme la course du soleil (ou pourquoi il fait nuit chez papi et mamie quand il fait jour chez nous?), l’enchainement des saisons (bien que depuis notre départ de Singapour et notre arrivée en Californie, nous n’en n’avions pas vécu de bien marquées) ou encore les changements de lune.

Pendule

Daddy et Mimi

A l'observatoire

Les changements de lune

 

Pour aller plus loin, certains voudront peut-être profiter du planétarium.

Enfin pour les cinéphiles, l’Observatoire a aussi servi de lieux de tournage a de très nombreux films tels que La Fureur de vivre, Terminator ou encore Yes Man.

 

Old Zoo

 

Nous avons ensuite repris notre voiture jusqu’au Old Zoo. Ce zoo abandonné fut en activité de 1912 à 1966. Sa vétusté et le mauvais entretien du lieu le firent fermer. Ses animaux furent transférés au nouveau Zoo de Los Angeles à deux miles de là. Les ruines du vieux zoo restèrent et constituent désormais un lieu de randonnée et une aire de pique-nique. Les graffeurs semblent se donner rendez-vous ici, ajoutant la touche urbaine souvent attendue dans ce genre de lieux à l’abandon.

graffiti au old zoo

Mimi au Old Zoo

Graffiti du vieux zoo de LA

 

Cette visite en plus d’etre ludique puisqu’elle permet de rentrer à l’intérieur de certaines cages ou de grimper sur d’anciens décors fut aussi l’occasion d’aborder avec Mimi la problématique de l’enfermement des animaux et de leur bon traitement. Notre réflexion à ce sujet s’est d’ailleurs affinée entre cette visite et maintenant puisqu’en devenant vegans en août, nous nous sommes confrontés aux incohérences qui existaient entre les valeurs que l’on pensait avoir et certains de nos comportements (la fameuse dissonance cognitive). Nous avons donc entre autres fait le choix de ne plus visiter de zoos.

En effet, si la plupart des zoos sont plus adaptés que ne pouvait l’être le Old Zoo de Los Angeles et qu’ils offrent de meilleures conditions de vie aux animaux, ce n’est pas le cas partout. Et il n’en reste pas moins que les animaux y sont prisonniers. Privés de leur liberté et de leur environnement naturel, ils sont contraints à ne pas pouvoir suivre leurs instincts et satisfaire leurs besoins fondamentaux, tels que se reposer, parcourir de très nombreux kilomètres ou chasser comme la vie à l’état sauvage leur permet.

Mimi et Mummy

Mimi en cage

Mimi au vieux zoo de LA

Mummy et Mimi

Mimi

 

Cette promenade nous a permis de nous détacher du côté divertissant du zoo en n’en voyant plus que les barreaux. Sans l’apparat festif induit par la musique, les jolies couleurs, les attractions diverses qui entoure ces lieux touritiques, on ne peut que se rendre à l’évidence : il s’agit bien de prisons. Et si leur visite est synonyme de jour de fête pour les enfants, une vie de captivité et de contraintes n’a rien d’heureuse pour les animaux qu’on enferme là.

La préservation des espèces est souvent l’argument qui est mis en avant pour justifier cette captivité. Et en effet il est primordial de favoriser des initiatives qui protègent les espèces en voie d’extinction et d’autres voies sont possibles : protéger les habitats naturels, lutter contre le braconnage, protéger les animaux des conflits avec l’Homme …. Cet argument de la préservation est d’ailleurs bancal puisque tous les animaux exposés dans les zoos ne sont pas menacés de disparaitre, certanes espèces présentes servent simplement à peupler le zoo. De plus, la gestion financière de bon nombre d’établissements montrent que c’est rarement la motivation première de ces lieux qui restent avant tout des entreprises commerciales qui doivent etre rentables.

L’intérêt pédagogique est aussi souvent mis en avant, mais il existe d’autres moyens éducatifs qui permettent aux enfants comme aux adultes d’en savoir vraiment plus sur certains animaux au lieu de s’en remettre à ces attractions où l’amusement prime bien souvent sur la pédagogie et dans lesquelles le profit passe avant le bien-être des animaux. Quand on se penche honnêtement sur la question, on ne peut s’empêcher de se demander comment un zoo pourrait nous en apprendre sur la vie des animaux puisqu’ils n’y sont pas dans leurs conditions naturelles de vie mais en captivité. Et qu’en est-il des notions de respect à leur égard lorsqu’on s’arroge le droit de les enfermer, de séparer certains individus de leur famille… etc, pour notre bon plaisir?

Porte de zoo ou de prison

Cage du vieux zoo

Explorer cages vides

quel animal habitait cette cellule?

Vieux zoo de LA - CAlifornie

Grillages et batiments

Cage du vieux zoo de LA

 

Dans les pays occidentaux à la fin du XIXème siècle, des zoos humains ont vu le jour pour présenter les populations non-européennes, les indigènes de contrées lointaines. Comme les animaux à cette époque et à la notre, des êtres humains étaient exhibés à travers une grille ou dans un enclos. On allait même jusqu’à placarder des panneaux d’informations sur lesquels on pouvait lire « Ne pas nourrir les indigènes, ils sont nourris ». Si cela nous semble une aberration de nos jours, c’était tout à fait normal moins d’un siècle en arrière. Ces zoos finirent bien sûr par disparaitre, notamment à l’issue de la mobilisation de certaines personnalités lors de l’exposition coloniale de Paris en 1931. La principale critique était que ces exhibitions amenaient à un processus de chosification. On ne reconnaissait plus le statut d’Homme à ces êtres enfermés, mais de choses.

Credit : CNRS Le Journal

 

Il en va ainsi pour les animaux à l’heure actuelle. Pour s’en persuader, il suffit de voir le comportement de certains visiteurs (taper sur les vitres d’animaux endormis ou au repos pour les faire bouger, interpeller les animaux pour qu’ils regardent l’appareil photo, leur donner à manger ou vouloir les toucher alors que c’est interdit…) ou de certains dirigeants de parcs animaliers (contraindre les animaux à sortir de leurs cages ou fermer l’accès aux cages pour que les visiteurs les voient, proposer des tours à dos de certains animaux comme les éléphants alors que cela demande un dressage et un rythme de travail très contraignant pour l’animal, euthanasie de certains animaux en surnombre au sein de l’établissement…).

Les mœurs et l’éthique évoluant au fil des siècles, on peut espérer que les zoos d’animaux seront dans quelques temps considérés comme des non-sens tout aussi scandaleux que les zoos humains d’autrefois.

Zoo abandonné

 

Evidemment comme pour de nombreuses autres attractions touristiques (dont certaines que nous avons déjà dénoncées sur ce blog, comme les balades à dos d’éléphant en Asie ou nager avec des dauphins captifs dans des parcs aquatiques ou encore le comportement inadapté de certains face à la faune sauvage), il est de la responsabilité de chacun lors du choix d’activités de divertissement de s’informer, d’aiguiser son esprit critique, d’aligner ses valeurs et son comportement et de ne pas se laisser happer par les comportements moutonniers ou guider uniquement par la volonté de faire plaisir à ses enfants. Sur ce dernier point, il existe bien des moyens de le faire tout en leur permettant aussi d’acquérir dès le plus jeune âge des notions de respect et d’empathie à l’égard de tous.

 

Et si on ouvrait les cages?

serrure et porte ouverte

 

 

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