By Mummy B.
Difficile de trouver du temps en ce moment pour mettre à jour le blog. Et pourtant on aimerait bien partager tous les jolis endroits qu’on a découvert dernièrement. Avant de rédiger les articles sur nos week-ends du 4 juillet, du Colombus Day, de Thanksgiving et toutes les chouettes sorties de cet été, voici le dernier épisode de notre road trip en Nevada Central.
Ces quelques journées d’avril auront été l’occasion d’en savoir d’avantage sur l’Histoire des Etats-Unis, notamment sur la période fin XIXe-début XXe siècle. Nous avons beaucoup appris sur les mines d’or et d’argent qui ont permis la naissance de nombreuses boomtowns désormais tombées dans l’oubli. Pour terminer ce dimanche, après la visite du Historic Mining Park de Tonopah et du Berlin-Ichtyosaur State Park, nous nous intéressons à un autre aspect de cette époque : les moyens de communications, et plus particulièrement le Pony Express.

Le Pony Express, quand le courrier allait au galop
Le Pony Express eu une existence aussi rapide que son nom le suggère. En effet il n’exista que du 3 avril 1860 au 24 octobre 1861. Mais sur cette courte période, il joua quand même un rôle déterminant pour désenclaver l’Ouest des Etats-Unis et permettre une rapidité de distribution du courrier encore jamais vue à l’époque.

Pendant 18 mois, des cavaliers chevauchèrent leur monture pour transmettre des messages de la côte Pacifique au Missouri. La livraison était assurée en une dizaine de jours. En comparaison, quinze ans auparavant, il fallait 6 mois, généralement par bateau, pour faire parvenir le courrier.

L’entreprise ne décrocha jamais de contrat avec le gouvernement fédéral, ce qui l’empêcha de faire suffisamment de profits pour être rentable. L’arrivée du télégraphe, qui révolutionna alors les moyens de communication, signa la mort du Pony Express. La quasi-instantanéité de la transmission des messages rendit inutile le voyage des cavaliers.
Ironie du sort, les lignes télégraphiques ont été installées exactement sur le chemin emprunté par le Pony Express.
Middlegate Station, une étape atypique et historique
Notre premier arrêt est Middlegate Station, perdue dans le désert, à presque 50 miles de Fallon, la ville la plus proche. Elle est facile à trouver puisqu’elle se trouve au croisement de la US50 et de la 361. Nous y étions déjà passés le vendredi soir (très tard) pour faire une pause avant d’arriver à Austin. Charmés par la décoration de bric et de broc du bar, nous voulions y revenir de jour pour mieux nous rendre compte de l’aspect du bâtiment et de ses environs.

Le lieu est très original et vaut le coup d’œil aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur et de jour comme de nuit. Encore une fois, nous retrouvons dans ce Nevada hors des sentiers battus un lieu isolé, aux allures de décors hollywoodiens, qui semble planté au milieu de nulle part et où le temps parait en suspens.
Cet endroit fut en fait utilisé en premier lieu comme station-relais pour le Pony Express. Quand l’activité de celui-ci s’arrêta, la station continua à fonctionner pour les mineurs de la région. Depuis la fermeture des mines, l’endroit est peu fréquenté, mais on peut toujours s’y restaurer et faire une pause tout en profitant de l’originalité du lieu.
Sand Spring Pony Express Station, comprendre les conditions de vie et de travail des cavaliers
Depuis Middlegate Station, en continuant environ 25 miles sur la US50 en direction de Fallon, on trouve Sand Spring Pony Express Station. On l’atteint par un sentier de sable depuis le parking.
Ce lieu nous a permis de comprendre qui étaient les cavaliers du Pony Express et comment ils vivaient. De manière générale, les conditions d’hébergement dans les stations-relais étaient mauvaises et Sand Spring Station faisait partie des pires comme le relate Sir Richard Butler, un explorateur britannique ayant visité la station en octobre 1860. Pas de toit, pas de chaises, ce refuge sale et poussiéreux laissait passer les courants d’air et ne fournissait qu’une eau dégoûtante et sulfureuse qui laissait des cloques aux mains… Au manque de confort total des stations s’ajoutaient la solitude et l’ennui, mais aussi le danger de se faire attaquer en route, le courrier transporté pouvant faire l’objet de vol.
Laissée à l’abandon après la courte histoire du Pony Express, la station se retrouva au fil des années ensevelie sous le sable avant d’être redécouverte un siècle plus tard par un groupe d’archéologues. Les ruines furent restaurées, le site balisé avec des panneaux informatifs et Sand Spring Pony Express Station fut inscrit au registre national des lieux historiques (National Register of Historic Places) en 1980.
Pendant que nous prenions le temps d’explorer le lieu et de lire les panneaux informatifs, Mimi s’est tranquillement installé dans le sable pour construire des châteaux.
Sand Mountain Recreation Area, une dune de sable dans le désert du Nevada
Tout près de la Sand Spring Pony Express Station, on trouve la Sand Mountain Recreation Area. Le vendredi, de nuit, nous étions passé sans la voir. Nous profitons donc de cette étape pour découvrir cette étrange dune de sable d’environ 183 mètres de haut.
Désormais terrain de jeux des conducteurs de quads et de moto-cross du coin, il faut remonter 10 000 ans en arrière pour comprendre comment la dune s’est formée. A cette époque, les vallées de la Sierra Nevada étaient recouvertes de glaciers qui créèrent un lac de 244 mètres de profondeur qui recouvrait en grande partie l’ouest du Nevada, le lac Lahontan. Au fil des millénaires, le climat s’est réchauffé et le lac s’est asséché. Le vent chargé des particules de granit du delta de la rivière Walker était ralenti grâce au piège naturel que représentait le bassin du lac, le sable y tombait et c’est ainsi, siècles après siècles, que s’est développée la Sand Mountain.
Le vent change constamment la forme de la dune, ainsi si vous y allez, vous ne reconnaîtrez peut-être pas les mêmes pics et arrondis que sur nos photos.
Nous profitons jusqu’au bout de notre week-end et restons jusqu’au coucher du soleil. La nature nous offre encore une fois un spectacle à couper le souffle.
Après un dîner à Fallon, nous sommes rentrés chez nous tard dans la nuit, les yeux et la tête remplis des découvertes étonnantes et inattendues de ce week-end plein de surprises. C’est vraiment une région que nous conseillons à ceux qui souhaitent s’éloigner des lieux d’affluence et se plonger dans un Nevada plus rustique et authentique que ne le laisse envisager sa ville-phare, Las Vegas.
6 Réponses
Anne
Quelle ambiance!
Cess
C’est tellement dépaysant !
Les dunes de sable c’est trop canon.
ivan et françoise
waouh! le coucher de soleil, il n’ y a pas de mot pour décrire la beauté si ce n’est de rester bouche bée!!!
bisous bisous.
Tiphanya
Je ne pensais pas que le Pony express, si célèbre, avait eu une existance si courte.
Et je suis contente de voir que mon retard sur le blog pour nos balades n’est finalement rien à côté du tien 😉
Bonnes fêtes de fin d’année à vous 4.
Become Travelers
Super sympa cet article et ses images ! On en découvre toujours un peu plus sur ce lieu hors du commun.
Eva B
Merci beaucoup pour ce message! 🙂 Nous avons adoré ce petit périple dans un Nevada hors des sentiers battus. Nous avons été surpris et charmés par cette région loin des lieux plus connus et donc plus touristiques.