By Mummy B.
L’an dernier, nous avons profité d’un business trip de Daddy B. à Manille pour partir tous ensemble dans la capitale des Philippines. Le vendredi était le dernier jour où nous devions explorer la région seules Mimi et moi puisqu’ensuite nous avons enchaîné avec un grand week-end de découvertes aux côtés de Daddy B.
Nous avons bien profité de notre dernière nuit à l’hôtel The Bayleaf car nous savions que la nuit d’après serait beaucoup moins confortable… nous allions la passer dans un bus de nuit en direction des rizières en terrasse de la région Ifugao.
C’est donc bien reposés de notre soirée de la veille à Makati, le quartier des buildings et des malls de Manille, que nous entamons la journée avec un petit déjeuner très consistant.
C’est un de nos grands plaisirs quand nous choisissons des hôtels un peu plus hauts de gamme : le buffet du petit déjeuner! Et celui du Bayleaf remplit largement nos attentes : des fruits, des céréales, du fromage, des œufs brouillés ou en omelette fait à la demande et tout un tas de plats chauds et froids que nous ne pouvons pas tous goûter.
Le 9 Spoons, où est servi le buffet, est un lieu agréable avec une jolie vue sur Manille tout comme le restaurant de l’hôtel où nous avons dîné à plusieurs reprises, le Sky Deck View Bar.
Une fois Daddy B. parti au travail, il faut refaire les valises pour ensuite libérer la chambre et procéder au check-out. Le personnel de l’hôtel propose gentiment de nous garder nos sacs pendant que je pars ensuite vadrouiller avec Mimi B.
Nous retournons nous promener un peu dans Intramuros que nous avions visité à notre arrivée et profiter une dernière fois de l’ambiance si particulière de ce quartier.
Pour le déjeuner, nous retrouvons la petite cantine que nous avions découverte le mardi. On nous reconnait tout de suite et l’accueil est encore plus chaleureux cette fois. Nous nous régalons d’un poulet aux patates douces en sauce et de riz et nous payons uniquement 150 PHP (bière, eau et pourboire compris, soit environ 3€).
Avant de partir, quelques serveuses du restaurant veulent une photo avec Mimi B. Comme souvent en Asie, les enfants européens sont une petite attraction et Mimi avec ses bouclettes et ses yeux clairs est très souvent remarquée et couverte de compliments (ceci dit, c’est toujours un peu le cas aux Etats-Unis où notre pitchoune se fait bien régulièrement appeler « Shirley Temple »).
Nous prenons ensuite un tuk-tuk pour sortir d’Intramuros en passant un poste de garde et nous diriger vers le Rizal Park (également appelé Luneta National Park). J’ai opté pour un programme assez léger pour ce dernier après-midi dans la capitale, car j’étais bien consciente que les jours d’après seraient loin d’être reposants… et vous verrez dans les prochains articles que j’avais raison!
Le parc tient une place importante dans l’histoire des Philippines puisqu’il s’y est déroulé des étapes marquantes pour le pays. Parmi elles, l’exécution de José Rizal en 1896. C’est de ce héros national que le parc tient son nom. Je vous avais déjà parlé de ce personnage fondamental pour les Philippins en expliquant notre visite du Bagumbayan Light and Sound Museum. Ce médecin et philosophe a payé de sa vie son combat pour l’émancipation de son peuple alors sous le régime colonial espagnol. On trouve notamment dans le parc le Rizal Monument, érigé en son hommage.
Mais c’est aussi là que fut déclarée l’Indépendance des Philippines par les Etats-Unis cinquante ans plus tard. Il y a des lieux qui sont emblématiques pour avoir accueilli à la fois les événements les plus tragiques et les plus heureux de leur pays, c’est le cas du Park Rizal.
Le parc est un très bel endroit pour se promener. Pelouse verdoyante, spectacle de fontaines à eaux, musique et drapeaux des Philippines. Le tout forme un ensemble coloré et agréable qui plait beaucoup à Mimi B. Bien sûr ce qu’elle préfère, c’est observer les jets d’eau qui dansent en accord avec la musique. Elle passe aussi son temps à ramasser des feuilles, sa grande passion du moment… un an plus tard, ce sont les bâtons qu’elle collectionne!
En nous promenant, nous tombons par hasard sur le repère des joueurs d’échecs. Des tables à l’ombre sont occupées par de nombreux hommes de tout âge venus s’affronter. Après les avoir observer un moment, on me propose de jouer aussi. Je m’installe et perds deux parties contre Dagoul, pas très bavard mais qui essaye de me faire comprendre mes erreurs tactiques. Avec un peu plus de temps à Manille, j’aurais pu améliorer mon médiocre niveau!
Pendant ce temps, Mimi est très sage. elle observe le jeu et sourit à tous les joueurs qui la trouvent adorable et ne semblent pas avoir l’habitude de voir une maman européenne se promener seule avec sa fille dans cette ville.
Un petit train fait le tour du parc. C’est forcément le genre d’activités qui plait à Mimi. Nous décidons donc de l’attendre, mais apprenons par des personnes qui travaillent dans le parc qu’il n’est pas forcément très régulier. Comme je n’ai pas trop envie de lui courir après, nous nous posons avec ces Philippins très gentils qui sympathisent immédiatement avec Mimi et moi. L’attente est ainsi beaucoup moins longue, elle jouant et faisant son petit clown et moi discutant avec eux de leur ville que j’ai beaucoup aimé parcourir.
Le ticket pour le train est de 50 PHP par personne (soit 1€ environ).
La fin de journée arrive vite. Il est temps de récupérer nos bagages à l’hôtel, commander un taxi et de rejoindre Daddy B. à la gare routière de Sampaloc où nous devons prendre notre bus en direction de Banaue. Avant cela, nous trouvons une petite cantine familiale constituée de quelques tables sur le trottoir où nous dînons en compagnie des enfants du quartier qui sont captivés par Mimi B.
De Manille, je retiendrai bien sûr l’architecture variée, les jolis parcs et le passé historique fort. Mais ce sont surtout toutes ces rencontres au hasard de nos promenades qui m’auront marquée et fait tant apprécier ce séjour que j’appréhendais. J’ai fait la connaissance d’une population pauvre, aux conditions de vie difficiles, mais avec une bonne humeur et un sens du positivisme sans faille. Des enfants et des adultes rieurs et chaleureux, toujours prêts à engager la conversation. Ces journées que je pensais passer seule avec ma fille ont finalement été bien moins solitaires que prévu.