By Mummy B.
Lors de mes rendez-vous médicaux de suivi de grossesse, nous passons devant l’un des principaux hôpitaux de Walnut Creek. Depuis plusieurs semaines déjà, certains de ses employés sont en grève.
Une grève comme on a peu l’habitude d’en voir en France. En effet les grévistes sont vraiment en nombre très limité, installés sur le trottoir face à l’hôpital. A part quelques panneaux qui indiquent le mouvement, on n’aperçoit juste des drapeaux américains et surtout des barbecues et glacières qui donneraient presque un air de vacances à la manifestation.
On est bien loin des grèves à la française!
En France, la grève peut prendre des proportions incroyables et véritablement gêner le quotidien de la population. On le sait, au minimum une fois par an, les profs feront grève amputant les élèves (bien contents!) d’un ou plusieurs jours de classe, les transports en commun aussi bloqueront de nombreux usagers ou leur rendra impossible le trajet domicile-travail, des avions seront retardés ou annulés parce que les aiguilleurs du ciel ne sont pas contents, sans compter les camions qui bloquent le trafic, les séquestration dans les usines… encore tout récemment ce sont les taxis qui s’insurgent contre UberPOP en France et qui s’en prennent si j’en crois les nombreux témoignages et articles relayés sur internet aux conducteurs Uber mais aussi à leurs clients et à n’importe quel usager qui souhaitent utiliser les axes routiers qu’ils bloquent avec force.
Vu de l’étranger, cela semble parfois ahurissant! La violence et l’agressivité de certains mécontents véhiculent une image qui ne glorifie pas franchement notre pays. Pour être tout à fait exact : nous passons pour des sauvages!
En effet, à Singapour le droit de grève est très restrictif et la plupart d’entre elles y sont déclarées illégales par le gouvernement. De plus, les rassemblements massifs comme on peut en voir en France sont extrêmement rares, rapidement réprimés et sévèrement punis à l’image des émeutes qui ont eu lieu en décembre 2013 à Little India.
Aux Etats-Unis, c’est également différent. Dans de nombreux Etats, certains corps de métiers comme les policiers, les pompiers ou encore les enseignants n’ont pas de droit de grève et des clauses de non-grève peuvent être incluses dans les conventions des entreprises du secteur privé ou public. Depuis 1935, le droit de grève est cependant reconnu aux employés du secteur privé sous certaines conditions grâce au « National Labour Relations Act ». Ceci dit, ce document définit aussi ce qui fait qu’une grève est considérée comme légale ou non aux Etats-Unis et la légalité de la plupart des grèves françaises serait invalidée par les règles en place aux USA, notamment de part le comportement des grévistes. La syndicalisation est également beaucoup plus limitée qu’en France notamment pour les employés des compagnies ferroviaires et aériennes.
Il n’est pas toujours facile de savoir quelle position adopter quand on est français et donc attaché à ce droit de grève si fort dans notre pays. On comprend à la fois l’envie de taper du poing sur la table, mais les proportions prises semblent parfois tellement exagérées et les prises de positions pas toujours justifiées ou en tout cas pas correctement expliquées qu’on peut se demander où se trouve le juste équilibre. Sans aller jusqu’aux extrêmes mis en place à Singapour, nous sommes quand même bien contents d’être laissé en dehors des réclamations des uns et des autres aux Etats-Unis et de juste pouvoir se tenir au courant des conflits sociaux existants sans que cela influence négativement notre quotidien. On en viendrait même à être plus réceptifs et sensibles aux réclamations des grévistes puisqu’ils ne nous font pas subir les conséquences de leur mouvement.
4 Réponses
Cess
C’est sur que ça n’a rien à voir avec ce que font les taxis en ce moment en France /// :'(
Eva B
Non c’est clair. Certains devraient peut-être regarder ailleurs comment ça se passe et en tirer quelques leçons…
elPadawan
Et au Japon, ils se contentent de porter un brassard « en grève » sans interrompre leur travail…
La « grève » des taxis, je n’appelle plus ça une grève. Quand ça en vient à devenir violent à l’encontre d’autres personnes, ça va trop loin. Le droit de grève, pour moi, c’est important. Mais comme tous les droits, il faut aussi le respecter et ne pas en abuser. Droit de grève ne veut pas dire « droit de sortir les clients UberPOP de la voiture et tabasser le chauffeur »…
Eva B
Je ne voulais pas trop en écrire sur la grève des taxis en France. Je n’aime pas donner de l’importance aux crétins, mais je suis d’accord avec toi ces méthodes de sauvages dépassent largement le droit de grève. Je ne comprends pas que cela soit aussi bien toléré par l’Etat, c’est le monde à l’envers!